14 Décembre 1705
Ordre à Suzanne Gibault de retourner chez son mari
Le lundi 14 décembre 1705, le conseil souverain a renversé la sentence qui annulait le mariage de François Audoin dit Laverdure et de Suzanne Gibault, ordonnant à cette dernière de retourner vivre chez son mari.
Cette affaire traînait depuis plusieurs années. Elle remonte au moins au 18 janvier 1700, alors que Suzanne Gibault accusait son mari d’impuissance et tentait, pour cette raison, de faire annuler son mariage.
Mais ce n’est que le 7 juillet 1705, que le prêtre sulpicien Pierre Rémy, bien connu pour son travail à titre de curé de Notre-Dame et de Lachine, a déclaré le mariage nul et invalide.
C’était une victoire pour Suzanne Gibault qui pouvait maintenant se remarier « avec qui bon lui semblera ».
Mais cette nouvelle liberté a été de courte durée : dès le lendemain du prononcé de la sentence, François Audoin dit Laverdure a déclaré qu’il irait en appel, ce qui a été accepté par le conseil souverain, le 17 août. Et à partir de ce moment et jusqu’à ce que la cause soit entendue et qu’un jugement soit rendu, il était interdit à Suzanne Gibault de se remarier .
Le 12 octobre 1705, François Audoin dit Laverdure gagnait sa cause. La décision devait être entérinée par le conseil supérieur pendant les séances des 30 novembre et 7 décembre 1705, mais puisque le 30 novembre était la fête de Saint-André, on a dû tout décaler d’une semaine.
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Note : L’histoire ne se termine pas là, car au mois de juin suivant (10 juin 1706), l’intendant Raudot a signé un arrêt prononçant la séparation du couple, suite à des plaintes de violence de François Audoin envers sa femme. Elle s’était réfugiée chez son voisin, Jean Trullier dit Lacombe, qui a témoigné en sa faveur.