30 Décembre 1732
Geôlier gracié à Montréal
Le 30 décembre 1732, l’intendant Hocquart ordonne que le dossier criminel de Michel LePailleur, geôlier des prisons de Montréal, soit effacé.
Michel LePailleur, 76 ans, est bien connu dans le milieu de la justice en Nouvelle-France. En 30 ans, il a occupé presque tous les postes au tribunal, de « lieutenant général, civil et criminel intermédiaire » à celui de geôlier.
Et c’est justement au moment où il était gardien des prisons de Montréal qu’au mois d’octobre 1730, 3 soldats de la garnison de Niagara se sont évadés. Ils avaient été condamnés à mort par le conseil de guerre pour crime de sédition.
Cette faute ne devait pas rester impunie.
Près d’un an plus tard, au mois d’août 1731, le roi ordonnait de jeter Michel LePailleur en prison et de lui intenter un procès. Mais il n’y est pas resté très longtemps.
Au mois d’octobre suivant, le juge Pierre Raimbault (qui présidait le tribunal de Montréal) s’est rendu à Québec pour plaider la cause de son collègue et obtenir sa libération. Il faut savoir que Pierre Raimbault et François LePailleur se connaissaient depuis longtemps, puisqu’ils ont été notaires en même temps.
Aussitôt la demande de libération acceptée, le juge Raimbault a fait parvenir l’ordre à son fils, Joseph-Charles Raimbault (qui le remplaçait au tribunal de Montréal), de libérer Michel LePailleur.
Au printemps suivant, le 22 avril 1732, le ministre et secrétaire d’état, le comte de Maurepas, a demandé qu’on ne s’occupe plus de cette affaire.
Et c’est pourquoi l’intendant Hocquart ordonne, en ce 30 décembre 1732, que toutes les procédures contre Michel LePailleur soient abandonnées et que l’ordre de son emprisonnement soit « biffé des registres des prisons de Montréal ».